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Un journaliste ivoirien en colère contre Emmanuel Macron: «On se croirait dans le Guépard de Visconti»

Un journaliste ivoirien en colère contre Emmanuel Macron: «On se croirait dans le Guépard de Visconti»

La dernière sortie du président français Emmanuel Macron en faveur des dictateurs africains fait débat. Ci-dessous, la contribution de Ferro Maurice Bally, ancien journaliste à Fraternité Matin (quotidien gouvernemental).

« VOITURE SANS CARBURANT ». Emmanuel Macron a sorti le grand jeu de la condescendance vis-à-vis des pays d’Afrique noire francophone. Si dans l’interview qu’il a accordée, ce 20 novembre 2020 à Jeune Afrique, il s’est montré très prudent dans le conflit du Sahara occidental opposant le Maroc à l’Algérie, il n’a pris aucune précaution dans la présidentielle en Guinée et en Côte d’Ivoire.

Il est en territoire sous contrôle et distribue, avec mépris et selon ses humeurs du chef, les bons et mauvais points.

Ainsi, à Alpha Condé et Alassane Ouattara, deux larrons en foire qui ont organisé référendum constitutionnel pour garder le pouvoir, Macron donne carton rouge au Guinéen et carte blanche à l’Ivoirien, qui a une circonstance atténuante malgré la violation de la Constitution: « Il ne voulait pas, de manière sincère, se représenter à un 3è mandat ». Et cela suffit pour tolérer un « mandat illégal ».

On se croirait dans le Guépard de Visconti: « Il faut que tout change pour que rien ne change ». Après la chute du mur de Berlin en novembre 1989, François Mitterrand a subordonné, en juin 1990, l’aide française à l’introduction du multipartisme et l’organisation d’élections libres dans son discours de La Baule.

Les partis uniques ont disparu mais l’ingérence française dans les affaires africaines s’est renforcée. « La France sans l’Afrique, c’est une voiture sans carburant », disait Omar Bongo Ondimba.

S’appuyant sur des bras séculiers, la France met donc les bouchées doubles pour installer des dirigeants fantoches dans son pré-carré qu’elle couve et couvre. Et ainsi, l’indépendance de façade a laissé toute la place au néocolonialisme rampant sous, désormais, des airs de démocratie biaisée et truquée.

La Françafrique est morte, vive la Françafrique avec ses insubmersibles réseaux foccardiens qui ont toujours le vent en poupe.

F. M. Bally