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Sanctions de la CEDEAO aux putschistes en Guinée : Quand nos chefs d’Etat se ridiculisent !

Des sanctions retenues et communiquées face aux caméras du monde entier, à l’issue de la visite musclée de nos chefs d’Etat ouest africains, à la junte guinéenne, une d’entre elles nous paraît très ridicule. Il s’agit du gel des avoirs des militaires putschistes qui n’ont pas attendu le lendemain du départ de la délégation de la CEDEAO, avant de répliquer de manière véhémente. « Nous sommes des militaires et nous ne sommes pas concernés par le gel des avoirs », en filigrane, leur communiqué lu à la télévision nationale guinéenne et circulant à satiété sur les réseaux sociaux.

Pour qui connait vraiment la Guinée, applaudirait  la réplique des militaires . Et pour cause: L’économie guinéenne, pour ce que nous savons, est dépendante de son sous sol vachement riche mais mal exploitées et aux mains des étrangers dont les chinois et les orientaux. Les riches commerçants, fils du pays que vous rencontrerez par ailleurs à Kaloum, un des quartiers administratifs et huppés, préfèrent quant à eux, les cantines où entreposer les grosses sommes d’argent amassées, régulièrement et bien cachées au marché ou dans un coin de la maison familiale.

 Le FMI et la Banque mondiale y sont actuellement pour conduire le pays à la bancarisation puisque aujourd’hui, le taux de bancarisation ne va pas au delà de 4%  ( quatre pour cent).

Une économie donc tributaire de l’économie informelle et une économie où les populations font peu confiance aux institutions financières.

Dans un tel contexte, pour ne pas jouer les devins, nous pouvons avancer sans nous tromper que les chefs putschistes vivent du cash des structures étatiques dont le port autonome, les impôts, la douane, le trésor.

Avoir un compte en banque à Conakry, actuellement,  suppose des traces et les militaires ne prendront jamais un tel risque. Avec les armes tout devient possible… surtout qu’ils sont les maîtres du jeu politique et économique  en Guinée, actuellement, leur donne accès à tout et en liquide loin du regard de la CEDEAO.

N’est-ce pas qu’ils ont déjà rencontré toutes les banques accréditées en Guinée ? N’est-ce pas  aussi que présentement ils contrôlent  les caveaux de la banque centrale de la Guinée ? De quoi parle la Cedeao en termes de gels des avoirs ? La suite  de ce bras de fer, édifiera.. à coup sûr.

Célestin Allah Bernard