Ble Raoul Germain1

Paix en Côte d’Ivoire: Pr Raoul Germain Blé accuse, partage sa vision et « instruit » KKB

PETITS PROPOS de Raoul Germain BLÉ

15 Novembre 2021

Chers amis-es-

La violence et l’incivisme sont installés au plus profond de chaque clan idéologique mais heureusement  n’affectent pas encore totalement la Côte d’ivoire bénie, «Une et indivisible». 

Le véritable problème dans notre pays porte sur le fort taux d’analphabétisme et sur  les Hommes politiques qui ont tendance à manipuler les masses pour opposer  chaque ivoirien à  lui- même, jusqu’à  ce qu’il consente à s’avouer quelques vérités simples:

– l’incapacité propre à  chaque parti politique de se fixer  un idéal -d’abord- civique inébranlable;

– les ivoiriens de tous les bords politiques doivent se mobiliser contre les fléaux communs. Ils doivent s’unifier dissuasivement contre les injustices, l’exclusion, le népotisme, le tribalisme par des comportements civiques et par une attitude citoyenne. Nous devons cesser de croire naïvement que nos partis et/ou nos mentors sont toujours les meilleurs donc forcément vainqueurs dans toutes les élections;

– être ivoirien s’avère le meilleur slogan si et seulement si, chacun-e- de nous s’évertue à  regarder en face les maux de notre pays, les dérives de nos dirigeants et à les dénoncer. C’est bien connu que l’oiseau de Minerve ne se lève qu’à la nuit tombée parce que, n’en déplaise aux « hiboux »,  il incarne la possibilité  d’une sagesse, moins rétrospective que prévoyante, qui non seulement voit dans le noir, mais voit le noir.

– dans ce pays,  tous les guides religieux sont satisfaits parce que les ivoiriens prient massivement. Mais pourquoi alors, le sens de DIEU n’est (-il) pas suffisamment traduit au quotidien dans les comportements? De même, chaque parti politique, dans les discours, partage avec les autres, la paix, la démocratie, les Droits de l’Homme, la justice, la réconciliation,  le bien – être des populations, le respect des autorités et des ordres quels qu’ils soient.

 Pourquoi donc  notre pays s’enfonce (t-il) toujours  dans la ‘corruption, les violences (pour un oui ou un non),  dans l’incivisme, dans le régionalisme, le tribalisme, l’injustice, l’intolérance, etc?

-l’exception citoyenne  doit devenir une exception dans la mentalité de chaque ivoirien-e-!

Pour l’heure, un constat triste: la vigilance face à toute sorte de dérives est peu engagée et, pourtant, non moins nécessaire.

– la culture ivoirienne doit puiser dans les valeurs de sagesse de nos traditions africaines pour transformer ce pays en une fratrie de paix. D’où les regards tournés vers la Chambre des Rois et Chefs Traditionnels qui devront régler selon nos valeurs l’ensemble des préoccupations sociales  devenues politiques puisque transférées et polarisées sur la place publique.

–  Pour un pays dont la population compte plus de 60% de jeunes, s’il y a une preuve de l’existence d’un éveil chez eux, ce serait la preuve par Yodé et Siro, par la fin du « suivisme caméléon » – de certains- et par la réduction surtout de l’analphabétisme.

– Nous devons tous nous mobiliser vieux et jeunes pour une conscience citoyenne forte en faveur de la Paix, véritable préalable au développement.

– À l’heure où une vaste campagne de recensement est lancée, que signifierait une donnée de 26 ou 30 millions d’habitants se donnant le dos au lieu de converger dans une  seule direction quand il s’agit de l’intérêt général?

– Que pour  réussir  « un vivre ensemble » dans la paix, il ne suffit pas d’un poids supplémentaire  sur la conscience, mais simplement, est souhaitée la conscience de ce poids!

Pour conférer à la Journée Nationale de la Paix une orientation citoyenne stable autant que possible durable, nous devons satisfaire trois conditions, sans lesquelles on ne saurait démêler les multiples crises de sens que l’histoire de notre jeune nation accumule.

D’abord, le primat du sens sur le non-sens (évitant les futilités et les égoïsmes), à charge pour le langage responsable et civique et aussi pour les gens des médias d’en assurer l’exercice. Ensuite, le primat de la cohésion sur l’exclusion, à charge pour les parents, les enseignants, les partis politiques  de l’exiger et pour le gouvernement de le décreter. Enfin, regardons le primat de la vérité sociale,  à charge pour notre vivre ensemble de se construire durablement.

 Ces trois formules  nous conduisent aux questions fondamentales de Kant  (je ne suis pas philosophe) qui peuvent orienter chacun de nous:

–  dans son droit de savoir la vérité sur ce qui est ou sur ce qui s’est réellement passé  dans le pays. Cette vérité peut aider  certains de nos concitoyens à recadrer leur cheminement intérieur en vue de libérer le pardon enfoui.

– sur ce qu’il (elle) doit désormais croire où pratiquer pour vivre en paix;

– sur ce qui lui est permis d’espérer dans le sens du Renouveau de la Côte d’Ivoire!

Chers amis-es-

L’option pour la Paix  est dotee d’un double avantage: d’une part, elle permet un dépassement de soi qui évacue courageusement les absurdités susceptibles de perturber notre  comportement. D’autre part, elle favorise  la quête  de la tolérance. Depuis 30 ans, dans ce pays, nous ignorons royalement l’héritage de paix du père fondateur, Felix Houphouet-Boigny,  de la nation. Pourtant l’absence de repères, le manque de référents  et la perte massive de nos valeurs provoquent les crises que nous subissons.

Monsieur le Ministre de la Réconciliation,  il va de soi que répondre aux aspirations du peuple ivoirien revient à  fournir ce que les âmes en crise expriment : une boussole pour les aider à s’orienter dans les labyrinthes de la Cité, sans crainte. Je vous marque ce matin mes encouragements pour le salut de notre pays. Restons en Union de prières pour une Paix durable fondée sur une réconciliation vraie, claire, éclairée et éclairante!

Merci au lecteur d’avoir consacré un peu de  temps à ce texte!

Cordialement.

Raoul Germain BLE

Professeur Titulaire des Universités

UFHB  COCODY-ABIDJAN

NB: Tout texte publicisé peut susciter polarisation et -de- légitimation . Alors, je reste open pour tout échange. Sans faux fuyant mon adresse:

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