La gestion du pouvoir sud-africain par Jacob Zuma (2009-2018) a été marquée par une montée fulgurante de la corruption et une dérive de plus en plus autoritaire du président, lui-même au centre des affaires de corruption. L’ensemble du système démocratique sud-africain s’en est trouvé fragilisé.
Les contrepoids institutionnels ont cependant remarquablement joué et Jacob Zuma, sous la pression de son parti l’African National Congress (ANC), a dû abandonner ses fonctions.
Jacob Zuma vient d’être condamné à 15 mois de prison ferme pour outrage à la justice.
Il est, en effet, accusé d’avoir pillé les ressources du pays pendant les 9 ans qu’il a passé à sa tête. Une quarantaine de témoignages sont venues l’enfoncer. Seulement, depuis, il multiplie les manœuvres pour éviter de témoigner. D’où sa condamnation pour outrage à la justice.
Le prévenu avait jusqu’au dimanche 04 juillet 2021 pour se rendre à la justice. Sinon, sur ordre de la Cour constitutionnelle, la force publique devait l’arrêter au plus tard mercredi 07 juillet 2021, à minuit.
Un peu moins d’une demi-heure avant la fin de l’ultimatum, un cortège a quitté le domicile de M. Zuma, direction un établissement pénitentiaire. Évitant ainsi l’humiliation d’une arrestation dans un pays doté d’un bon indice de démocratie sur le continent africain.
Selon The Economist Intelligence Unit l’Afrique du Sud a la meilleure démocratie après l’Île Maurice, le Cap-Vert et le Botswana.
L’ex-président sud-africain, Jacob Zuma, a passé sa première nuit ce jour-là dans un établissement correctionnel, dans la province du Kwazulu-Natal où il s’était retranché depuis sa condamnation par la Cour constitutionnelle.
La position de l’ancien président est inconfortable. Cependant elle renforce la démocratie et l’Etat de droit dans ce pays.
Les pays africains à démocratie imparfaite, hybride ou autoritaire devraient copier celle de l’Afrique du Sud pour le bonheur et l’équilibre du peuple.
Car au-delà de l’incarcération de M. Zuma qui est perçue comme une sanction exemplaire par des populations africaines, des spécialistes en science politique voient en cela, une belle leçon de démocratie, même si cet avis ne fait pas forcément l’unanimité.
Nathanaël Yao
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