Réforme constitutionnelle : Civis-ci et le Gt jeunes prennent position
Le débat sur la révision constitutionnelle a lieu d’être. Et ça, l’association Citoyens et participation (Civis-Côte d’Ivoire) l’a bien compris. En collaboration avec le groupe de travail des jeunes pour la gouvernance (GT jeunes), elle a organisé au siège de la fondation Friedrich Nauman pour la liberté, un petit déjeuner débat le 10 mai dernier avec pour thème: «Réforme constitutionnelle en côte d’Ivoire», en vue de s’entretenir avec la presse. L’objectif, «sensibiliser les médias à relayer le débat et à s’engager dans un processus participatif pluraliste, démocratique transparent et consensuel de réforme constitutionnelle». Selon Sophie Konaté de Friedrich Nauman, il s’agit en réalité d’ouvrir les discussions sur la question de la révision de la Constitution qui devrait faire l’objet d’un référendum avant la fin de l’année. Ce sujet qui a été soulevé par le Président Alassane Ouattara, lors de la campagne présidentielle en 2015, et vise l’article 35 qui semble être confligène, la création d’un poste de vice-présidence et le rabais de l’âge à la candidature suprême de 40 à 30 ou 35 ans. L’Adoption du projet de loi ayant été validé par le parlement, pour Civis-ci, le processus de modification de la Constitution qui est le contrat social entre les gouvernants et les gouvernés devrait être un projet national et sociétal auquel tous les acteurs de la société civile doivent participer. «C’est le débat qui doit primer, mais des débats constructifs et non une bataille de clochers des politiques …Jusqu’à ce que le Président de la République donne une date», explique Dr Kouamé Christophe, président de Civis-ci . 22 propositions ont été faites par GT jeunes et Civis-ci dont celles qui sont jugées «majeures prioritaires». Il s’agit de l’intangibilité et du renouvellement du vote, du non-cumul des mandats, la séparation des pouvoirs exécutif, législatif et judicaire en donnant un peu plus de pouvoir à l’Assemblée nationale, la mise en forme et le fonctionnement de la Haute cour de justice, mais également le fait que le Président de la République ne soit plus le chef de la magistrature. «Pour nous, ces éléments là sont importants et il faut les mettre dans la Constitution», ajoute Dr Kouamé Christophe. Pour ne pas retomber dans les mêmes travers qui ont conduit le pays dans un gouffre, cette association compte faire un vaste plaidoyer pour que, pour la première fois, la Côte d’Ivoire ait une Constitution qui reflète un peu plus l’envie des citoyens de voir comment le contrat social entre eux et leurs gouvernants s’appliquerait à merveille. Voilà une occasion qui va nous permettre d’éviter l’épisode de 2000, avec des débats partisans, entre le «ou» et le «et»!
RAÏSSA YAO, in L’Eléphant déchaîné n°446
Articles similaires