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Endettements et programmes sociaux: JAK, l’avocat du ‘’diable’’, devrait se taire…Mamadou Koulibaly (Prof d’économie) désavoue Ahoussou Kouadio et Alassane Ouattara

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Ouattara et Ahoussou

Endettements et programmes sociaux: JAK, l’avocat du ‘’diable’’, devrait se taire…Mamadou Koulibaly (Prof d’économie) désavoue Ahoussou Kouadio et Alassane Ouattara

En encourageant récemment le président de la République, Alassane Ouattara, à s’endetter pour construire la Côte d’Ivoire, le président du Sénat, Jeannot Ahoussou-Kouadio (JAK), était peut-être loin de s’imaginer qu’il susciterait un vif intérêt chez le professeur Mamadou Koulibaly au point d’être le sujet principal de sa vidéo hebdomadaire : « Jeudi, c’est Koulibaly ! ». Dans la vidéo mise en ligne, jeudi 15 août 2019, l’ancien président de l’Assemblée nationale, enseignant d’économie, contredit sur toute la ligne Jeannot Ahoussou-Kouadio, sur la question de l’endettement.
A Toumodi, samedi 9 août, lors du meeting d’hommage à Alassane Ouattara, le président du Sénat entreprenait de répondre à ceux qui engagent un « faux débat sur l’endettement de la Côte d’Ivoire ». « (…) Monsieur le président allons, allons seulement, bâtissez la Côte d’Ivoire, construisez, endettez pour construire la Côte d’Ivoire. Celui qui endette aujourd’hui, c’est quelqu’un qui aime les Ivoiriens. Il n’y a pas de honte à s’endetter. Oui, président Ouattara endettez, endettez, on va payer, on est là pour travailler pour payer », avait lâché l’ancien député de Didiévi. Il avait fait référence à feu Félix Houphouet-Boigny qui, grâce à la dette, a pu réaliser de nombreuses infrastructures dans son pays.
Hyper-endettement. Dans sa vidéo, Mamadou Koulibaly explique qu’en 1977, l’endettement des autorités ivoiriennes a montré ses limites. « On s’est hyper-endetté. Cela a donné la conjoncture…Qui signifiait quoi ? Que nous avons pris de la dette, nous l’avons mal utilisée en créant des sociétés d’Etat qui n’ont rien rapporté d’autre à l’État que la dette avalisée. La conjoncture, c’était l’interpellation des créanciers devant notre incapacité à rembourser cette dette. Cela a donné à la fermeture de toutes ces entreprises publiques et un licenciement massif », argue celui qui est candidat à la présidentielle de 2020 pour le compte de Liberté et démocratie pour la République (Lider). Mamadou Koulibaly note que la dette ivoirienne, parce qu’elle n’a pas été bien gérée, a conduit au programme d’ajustement structurel. M. Koulibaly d’interpeller Jeannot Ahoussou-Kouadio : « Au moment où nous entrions dans le programme d’ajustement structurel, (celui) à qui vous donnez des conseils était le directeur Afrique du Fonds monétaire international. Donc, il s’y connaît. Ce sont eux qui appliquaient les programmes d’ajustement structurel aux pays africains, lesquels programmes ont entraîné la coupure dans les budgets des États, la fin des dépenses sociales parce que les créanciers voulaient que nous soyons capables de rembourser leurs dettes. Donc, toutes les dépenses qui allaient dans le secteur social devaient être détournées pour payer la dette. Ça, ce n’est pas bien », étaie Mamadou Koulibaly. « Il ne faut pas conseiller au Monsieur qui a fait les programmes d’ajustement structurel de venir faire la dette. Non ! », renchérit l’actuel maire d’Azaguié.
Mamadou Koulibaly relève encore que l’ajustement structurel, à l’époque, n’a pas donné l’effet escompté puisqu’il s’est mué en « ajustement structurel renforcé » et a débouché, plus tard, sur l’initiative Pays pauvres très endettés (Ppte).
Dans sa sortie à Toumodi, Jeannot Ahoussou-Kouadio avait cité en exemple les grands pays qui contractaient également des dettes. « Toutes les dettes ne sont pas pareilles. Il ne faut pas les comparer en disant : les grands pays sont endettés. Si nous nous endettons, nous deviendrons grands. Ce n’est pas vrai ! », rétorque Mamadou Koulibaly. « C’est vrai que le Japon est hyper-endetté à plus de 200 % de son Pib (Produit intérieur brut, ndlr). Mais le Japon est endetté auprès des populations japonaises et en monnaie japonaise…La Chine est endettée en monnaie locale auprès des populations chinoises…Les Etats-Unis sont endettés en dollar. Ils peuvent fabriquer autant de dollars qu’ils veulent et le distribuer au reste du monde », défend l’ancien ministre de l’Economie et des Finances.
Quid de l’Europe ? Mamadou Koulibaly admet que de nombreux pays sur le continent sont endettés mais les conséquences sont éloquentes. « Regardez les conséquences. Regardez la Grèce, l’Italie, la crise de l’euro », mentionne l’ancien ponte du Front populaire ivoirien.
Bémol. Mamadou Koulibaly fait remarquer à Jeannot Ahoussou-Kouadio que, bien utilisée, la dette peut se révéler bénéfique. « M. le Sénateur, ce n’est pas que la dette soit mauvaise mais c’est l’usage qu’on en fait. Quand je serai président, je vais m’endetter mais cette dette, je vais l’appliquer au cadastrage du tiers du territoire et à la distribution des titres fonciers aux paysans. C’est une dette qui, je suis sûr, va se rembourser avec l’impôt foncier, le rendement de l’agriculture… Ça, c’est une dette rentable », soutient l’ancien député de Koumassi.
S’il devenait président de la République, Mamadou Koulibaly ne compte pas se servir de la dette pour « faire le viaduc de Cocody, l’autoroute pour aller à Assinie », « des goudrons de petite épaisseur » ou « importer des tables-bancs ».
Avec linfodrome, via opera news
NB : le titre est de la rédaction de africanewsquick.net

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