Laurent Gbagbo et Blé Goudé 1

Urgent / Côte d’Ivoire : La CPI « ordonne la mise en liberté immédiate » de Gbagbo et Blé Goudé

Urgent / Côte d’Ivoire : La CPI « ordonne la mise en liberté immédiate » de Gbagbo et Blé Goudé

Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé sont désormais libres de la prison de La Haye. Ils ont obtenu la liberté tant attendue. L’information a été donnée ce mardi dans la mi-journée de mardi 15 janvier 2019 au cours de l’audience publique de la Chambre de Première Instance de la cour pénale internationale (CPI).
« Le procureur n’a pas démontré le plan commun », a tranché le juge Cuno Tarfusser. « La majorité ne saurait maintenir en détention les accusés », a-t-il avancé.
Accusés pour crimes contre l’humanité, pour des faits liés à la crise post-électorale de décembre 2010 à avril 2011, qui a causé plus de 3000 morts, Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé ont été conduits en Hollande à la prison de Scheveningen. Si le transfèrement de Laurent Gbagbo s’est effectué le 29 novembre 2011, celui de Charles Blé Goudé s’est opéré deux ans plus tard.
Le procès suit son court, au total, 80 témoins du bureau du procureur ont été appelés en audience, depuis l’ouverture du procès. Ce sont 194 jours d’audience qui sont dédiés à la présentation des moyens de preuves du procureur.
Le 4 juin 2018, la chambre a publié son « Second Order on the further conduct of the proceeding » (deuxième ordonnance sur la suite de la procédure). La Chambre y déclare que la présentation des éléments de preuve du Procureur est désormais close. Le 23 juillet 2018, la défense de Laurent Gbagbo a déposé une « Requête afin qu’un jugement d’acquittement portant sur toutes les charges soit prononcé en faveur de Laurent Gbagbo et que sa mise en liberté immédiate soit ordonnée ». Le 3 août 2018, la défense de Charles blé Goudé a déposé une requête intitulée « Blé Goudé Defence No Case to Answer Motion ». En octobre et novembre 2018, des audiences ont eu lieu au cours desquelles l’Accusation, les Représentants légaux des victimes et les deux équipes de la Défense ont exposé leurs arguments concernant cette requête. Le 13 décembre 2018, la chambre a également tenu une audience sur la détention de l’accusé, afin d’entendre les points de vue des parties et des participants, ainsi que des représentants du Greffe à ce sujet.
Rappelons que le 12 décembre dernier, une rumeur avait circulée faisant état d’une liberté provisoire de Laurent Gbagbo. Sans aucune vérification, c’est en liesse populaire que les partisans du »Seplou » sont sortis dans les rues de la commune de Yopougon ( commune acquise à sa cause), dans plusieurs autres communes d’Abidjan et à l’intérieur du pays. Ils ont vite été freinés dans leur joie par un démenti des juridictions internationales relayées dans la presse nationale et internationale.
Laurent Gbagbo s’est présenté devant les juges plusieurs fois pour une demande d’acquittement ou de liberté provisoire, treize fois pour être précis. Elles lui ont toute été refusées.
Toutefois, cette liberté provisoire qui leur a été accordée, si elle se présente comme une délivrance des partisans de Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé, c’est une véritable inquiétude dans le camp adverse.
En effet, le collectif des victimes en Côte d’Ivoire avait justement prévu un rassemblement lundi 14 janvier 2019 devant le Conseil national des droits de l’homme en Côte d’Ivoire (CNDHCI) pour dire Non à une éventuelle liberté provisoire de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo détenu à la CPI. Mais ce rassemblement a été vite étouffé par la police.
Roxane Ouattara, ivoiresoir.net